
RESSERRONS LE CADRE RÉGLEMENTAIRE
DE LA PUBLICITÉ DES VÉHICULES À ESSENCE
ET DES CAMIONS LÉGERS
Renversons la tendance !
Alors que la crise climatique constitue l’un des plus grands défis auquel fait face l’humanité, nous sommes bombardé(e)s de publicités favorisant l’achat de véhicules à moteur à combustion (essence ou diesel), dont plus particulièrement de VUS et autres camions légers.
Saviez-vous que:
Et pourtant le Canada n’encadre par aucune réglementation les publicités de véhicules à combustion interne malgré leur impact environnemental. En effet, il n’existe aucune exigence d’afficher la consommation de carburant ou les émissions de GES émises par les véhicules, d’interdiction de les présenter dans les milieux naturels ni aucune norme sur le respect de la protection de la nature et de l’environnement. |
Demandez un nouveau cadre réglementaire de la publicité des véhicules à essence
La publicité, une réelle influence sur nos choix de consommation
L’impact de la publicité n’est pas anodin sur les comportements d'achat. Près de la moitié des acheteur(se)s de nouveaux véhicules se disent influencé(e)s par une quelconque forme de média selon une étude d’Équiterre publiée en 2021.
La publicité automobile, dont celle faisant la promotion des camions légers, bat son plein au Canada. À elle seule, l’industrie automobile représentait 21 % du total de l’investissement en publicité numérique seulement en 2018, ce qui la classait au premier rang de ce palmarès.
Les camions légers: 80 % des ventes de véhicules neufs en 2020
En effet, les camions légers – qui comprennent les véhicules utilitaires sport (VUS), les véhicules utilitaires multisegments (VUM), les camionnettes (pick-ups) et les minifourgonnettes – ont représenté quatre (4) véhicules neufs vendus sur cinq (5) au Canada en 2020, autrement dit 80 % des véhicules neufs.
Les véhicules à essence et particulièrement les camions légers ont des impacts multidimensionnels. Il faut renverser la tendance de la prolifération des camions légers et autres véhicules à essence sur nos routes. Nous devons reconnaître que c’est un enjeu de santé et de sécurité publique, réduire l’offre et la demande des gros véhicules et nous devons accroître la réglementation sur la publicité automobile.
Considérant que:
- le gouvernement du Canada s’est engagé à réduire ses émissions de GES d’au moins 40 % en 2030 et à interdire la vente de véhicules à essence neufs en 2035, nous exigeons un renforcement de la réglementation entourant les publicités automobiles, plus particulièrement celles des camions légers.
- la Société Radio-Canada (SRC) reçoit du financement public, nous croyons qu’elle doit montrer l’exemple en s'alignant sur les cibles climatiques du Canada. C’est pourquoi nous l’encourageons à mettre à jour sa politique publicitaire afin de démontrer qu’elle prend acte de l’urgence climatique.
Nous demandons:
Au gouvernement du Canada et à la Société Radio-Canada
- Que le gouvernement fédéral s’engage à interdire la publicité de tous les véhicules à combustion interne d’ici 2025*;
- Que le gouvernement fédéral resserre dès maintenant le cadre réglementaire de la publicité automobile et qu'il priorise la réglementation des véhicules les plus lourds et les plus énergivores*;
- Que le conseil d’administration de la Société Radio-Canada mette à jour sa politique publicitaire afin de ne plus diffuser de publicité pour des véhicules à combustion interne;
- Que la mise à jour de la politique publicitaire soit à coût nul pour la SRC.
Il est plus que temps d’agir pour que cesse cette influence publicitaire qui nuit collectivement à l’atteinte de nos objectifs climatiques et environnementaux.
Renversons la tendance !
Faits saillants
L’empreinte environnementale des camions légers est tangible. Leurs impacts négatifs sont directs et quantifiables que ce soit sur l’environnement, la sécurité routière, la santé publique, les infrastructures, la congestion ou les finances des ménages. Par exemple :
- Empreinte environnementale : Les émissions de GES des camions légers ont augmenté de 156 % entre 1990 et 2018 au Canada! [1] Par leur consommation plus grande de combustibles fossiles, les gros véhicules contribuent à la pollution de l’air, ce qui a des conséquences importantes sur la santé publique au Canada.
- Sécurité : Le sentiment de sécurité associé à la conduite d’un camion léger est l’une des variables importantes lors du choix de véhicule. Or, la publicité associée aux VUS et autres camions légers omet les risques que ces véhicules comportent pour les usager(ère)s de la route à l’extérieur du véhicule.
- Infrastructures : Le poids plus élevé des gros véhicules provoque une usure hâtive des infrastructures routières et donc des dépenses plus importantes pour l’ensemble des contribuables.
- Finance des ménages : Les VUS sont en moyenne beaucoup plus dispendieux et contribuent à alourdir la dette des ménages canadiens: ils coûtent en moyenne 10 000 $ de plus qu’une voiture standard au Canada.
* Le gouvernement fédéral a annoncé en juin que, dans 14 ans, soit en 2035, les voitures ou camions légers à passagers neufs alimentés par un moteur à combustion (à essence ou à diesel) ne pourront plus être vendus au pays. Des cibles intermédiaires pour 2025 et 2030 devraient être établies pour que les ventes de véhicules neufs à moteur à combustion diminuent progressivement avant leur interdiction. En contrepartie, nous constatons que la publicité automobile de ces véhicules est omniprésente et influence le comportement des Canadien.ne.s.
[1] Page 22 du Rapport. Et de 161 % au Québec pour la même période entre 1990 et 2018.
Source : Étude «Comprendre la hausse des camions légers au Canada afin de renverser la tendance d’Équiterre»